Le logo de Worldline au siège de l'entreprise dans le quartier d'affaires de La Défense
L'action Worldline a chuté jusqu'à plus de 15% lors de premiers échanges en Bourse mercredi matin, après l'annonce des résultats du groupe, qui doit présenter des perspectives plus détaillées pour 2025 en avril.
Pour le quatrième trimestre, le groupe français de paiements, qui vient de nommer son nouveau directeur général en la personne de Pierre-Antoine Vacheron, a fait état de résultats légèrement en deçà des attentes, après une année marquée par de nombreuses difficultés.
À la Bourse de Paris, le titre Worldline cédait 15,48% à 6,27 euros à 08h41 GMT, lanterne rouge du SBF 120 qui avançait au même moment de 0,61%.
Worldline a affiché un chiffre d'affaires trimestriel en baisse de 0,9% en organique tandis que les analystes tablaient sur un recul de 0,1%, selon un consensus cité par le groupe.
De même, son chiffre d'affaires annuel, à 4,63 milliards d'euros, ont manqué de peu les 4,64 attendus par les analystes.
"2024 a été une année de transformation et de recentrage. En 2025, nous nous préparons à rebondir", a annoncé le directeur financier Grégory Lambertie lors d'un appel avec des journalistes.
Déjà exclue du CAC40 depuis décembre 2023, l'action Worldline avait atteint des valeurs minimales en 2024, année durant laquelle elle perdu environ 46% de sa valeur.
"Les résultats (sauf flux de trésorerie disponible) et les perspectives sont décevantes. La nomination d'un nouveau DG externe est positive", ont estimé des analystes de JPMorgan dans une note publiée mercredi matin.
Pour 2025, le groupe a annoncé prévoir un taux de croissance du chiffre d'affaires similaire par rapport à 2024, "avec une accélération progressive" au deuxième semestre et après une performance au premier semestre "légèrement inférieure" au taux de croissance du quatrième trimestre 2024.
"Nous trouvons les objectifs prudents, ce qui devrait laisser une marge de manoeuvre significative au nouveau DG pour restructurer davantage", ont indiqué des analystes de Stifel mercredi matin.
NOUVEAU DG
Worldline a déclaré qu'il fournirait "de plus amples détails" pour ses perspectives 2025 lors de la publication de ses résultats du premier trimestre, en avril.
"Le nouveau DG travaillera sur le prochain plan stratégique de Worldline qui sera présenté à l'automne", a ajouté le groupe. Ce plan stratégique est attendu depuis plusieurs mois par le marché.
Interrogé lors d'un appel avec des analystes mercredi matin sur le long délai avant la présentation de ce plan stratégique et sur l'incertitude qui en découle, Grégory Lambertie a répondu qu'"il faut donner du temps au nouveau DG pour arriver", ajoutant que ce dernier "connaît l'industrie" et "sera là à partir de la semaine prochaine".
Le groupe a annoncé mardi la nomination de Pierre-Antoine Vacheron comme nouveau directeur général à partir du 1er mars, remplaçant l'intérimaire Marc-Henri Desportes.
Issu du secteur bancaire, Pierre-Antoine Vacheron était jusqu'ici directeur général des paiements du groupe BPCE, une des principales banques françaises.
Le départ du précédent-directeur général, Gilles Grapinet, avait été annoncé en septembre, après la publication par Worldline de son deuxième avertissement sur résultats de l'année.
DIFFICULTÉS
Certains analystes considèrent que les grandes fusions de groupes de paiement ou les coentreprises sont une solution possible pour le secteur des paiements, en difficulté. En mars 2024, Worldline avait annoncé une co-entreprise avec la banque Crédit Agricole. Or quelques mois plus tard, BNP Paribas et BPCE ont annoncé la création de leur propre coentreprise dans le secteur des paiements, Estreem, officialisée en février 2025 - privilégiant donc une solution interne et concurrençant Worldline. "Les ambitions d'Estreem sont très différentes des nôtres", a déclaré Grégory Lambertie lors de l'appel avec les journalistes.
Le directeur financier a qualifié Estreem de "prestation interne", l'opposant à la solution de Worldline.
Interrogé à nouveau sur cette concurrence lors de l'appel avec les analystes, Grégory Lambertie a déclaré : "nous ne nous attendons pas à ce que cette entreprise ait un impact significatif sur nos activités".
(Rédigé par Florence Loève à Paris, Gianluca Lo Nostro et Alessandro Parodi à Gdansk, édité par Kate Entringer)
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